02200087 - Théorie du droit

L’une des vertus majeures de la théorie du droit est d’aider les juristes, très tôt plongés dans l’étude appliquée de la technique et du comment du phénomène juridique, à prendre un peu de hauteur et à s’interroger sur le pourquoi de leur objet. Que ceux que la question du « pourquoi » n’intéresse guère, passent leur chemin. Que ceux qui pensent que la formule suivante de Montesquieu garde une réelle actualité sont les bienvenus : les juristes sont « des gens dont l’esprit s’est rétréci dans les détails et qui, par habitude des petites choses, sont devenus incapables des plus grandes ».

L’intention de ce « cours » n’est pas de contribuer, fût-ce à la marge, au développement d’une culture juridique ornementale, mais d’exposer les questions fondamentales que soulèvent le droit et d’aider à s’orienter à travers une cartographie des continents de la théorie et de la philosophie du droit. Il s’agit aucunement d’imposer une vue dogmatique – je me range, pour ma part, résolument derrière l’autorité de Claude Lévi-Strauss : « Le savant n’est pas l’homme qui fournit de vraies réponses ; c’est celui qui pose les vraies questions. » –, mais de mettre en relief un certain nombre de querelles et de controverses (sur l’interprétation, sur les sources du droit…) afin de se conformer à l’essence de la démarche philosophique : l’esprit critique. Il s’agira enfin de mettre l’accent sur la dimension pratique que peut revêtir la théorie du droit. Bien sûr, celle-ci est d’abord une interrogation sur l’essence du droit – l’ontologie juridique –, mais elle est loin de s’y réduire.

Ce cours n’a aucun plan.

• Xavier Magnon, Théorie(s) du droit, Ellipses, coll. « Universités – Droit »
• Michel Troper, Philosophie du droit, PUF, coll. « Que sais-je »
• Alexandre Viala, Philosophie du droit, Ellipses, coll. « Cours magistral »
• Michel Villey, La formation de la pensée juridique moderne, PUF, coll. « Quadrige »