Cette deuxième conférence s'inscrit dans le cadre d'un nouveau cycle de conférences "Personnes vulnérables et logement digne, abordable et durable" dirigé par :
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Béatrice BALIVET, Maître de conférences à l'Université Jean Moulin Lyon 3, Directrice de l'IDPI et membre de l'Equipe Louis Josserand
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Jézabel JANNOT, Directrice de l'INFN site de Lyon, Directrice adjointe de l'INFN
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Yaëll EMERICH, Professeur à l'Université Mc Gill, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit des biens transsystémique et communautés durables
► Résumé du cycle de conférences
Elle sera animée par Yaëll EMERICH, Professeur à l'Université de Bourgogne
L’objectif de cette présentation est de présenter le modèle de la coopérative d’habitation québécoise comme mode potentiel de protection des personnes vulnérables ou en situation de vulnérabilité. La coopérative d’habitation offre un modèle alternatif à l’idéologie propriétaire classique et à la logique dominante du marché. Si traditionnellement, les coopératives d’habitation ont plutôt orienté leur action au Québec vers les familles et les ménages à faible revenus, de plus en plus, la population vieillissante des coopératives fait en sorte que la vulnérabilité liée à l’âge s’ajoute à la vulnérabilité socio-économique. On trouve ainsi plusieurs exemples de coopératives d’habitation pour personnes aînées au Québec. Au Canada, on compte également plusieurs coopératives d’habitation accessibles à des personnes avec des limitation physiques, ainsi que des coopératives pour les mères monoparentales ou pour les femmes âgées. Il existe aussi des coopératives de logement destinées aux communauté autochtones urbaines, même si elles sont encore peu développées. L’objectif est de fournir du logement décent et abordable ainsi qu’un sens de la communauté à des familles autochtones vivant en ville. Au-delà de la question de la gestion collective des coopératives d’habitation qui peut poser un problème dans le contexte des vulnérabilités, se trouve également celle de l’accessibilité aux coopératives d’habitation, qui peuvent demeurer fermées ou plus difficiles d’accès pour certaines communautés vulnérables.
Yaëll EMERICH est professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université McGill et titulaire de la
Chaire de recherche du Canada en droit des biens transsystémique et communautés durables. Spécialiste de droit des biens, elle s’intéresse tout particulièrement aux relations entre le droit des biens et les grands enjeux sociaux, notamment les enjeux environnementaux. Docteure en droit privé de l’Université Lyon 3 et de l’Université de Montréal, la professeur Emerich détient un post-doctorat de l’Université McGill. Yaëll Emerich est l’auteure de trois monographies qui ont été couronnées par plusieurs prix. Son ouvrage Droit commun des biens : perspective transsystémique (Editions Yvon Blais, 2017) et Conceptualising Property Law: Integrating Common law and Civil Law Traditions (Edward Elgar Publishing, 2018) a remporté le prix Walter Owen, le prix du Concours Juridique de la Fondation du Barreau du Québec, ainsi qu’une mention honorable de l’Académie Internationale de droit comparé. Elle est également l’auteure de La propriété des créances : approche comparative (L.G.D.J. (Paris); Yvon Blais, 2007), qui a remporté le Prix Minerve et le Prix de l’Association des professeurs de droit du Québec. Elle a co-dirigé une dizaine d’ouvrages incluant Les copropriétés face aux transitions urbaines, environnementales et digitales (Editions Edilaix, Lyon, 2023) ; Les communs urbains saisis par le droit (Editions Mare et Martin, Paris, 2024); Repenser les paradigmes : approches transsystémiques du droit (Éditions Yvon Blais, 2018) ; Accès à la terre et enjeux sociaux/Access to Land and Social Issues (Éditions Thémis, 2018). Elle est aussi l’auteure de plusieurs articles, chapitres d’ouvrages, notes et revues. Membre titulaire de l’Académie internationale de droit comparé, elle a dirigé le Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé et continue d’en être membre titulaire permanente. Elle est également membre de l’Association québécoise de droit comparé, de l’Association Capitant et de l’Association des professeurs de droit du Québec. Elle est régulièrement invitée à l’étranger en tant que chercheure ou professeure invitée.